Oscar Jegou, joueur de rugby professionnel de 20 ans évoluant au Stade Rochelais et récent champion du monde U20 avec l’Equipe de France, a fait l’objet d’un contrôle antidopage par l’Agence Française de Lutte contre le Dopage (AFLD) le 20 août 2023 à l’occasion d’un match de Top 14 opposant le Montpellier Hérault Rugby au Stade Rochelais.
L’échantillon d’urine prélevé a révélé la présence de Benzoylecgonine, un métabolite de la cocaïne.
La cocaïne est classée dans la liste des produits interdits au rang des substances dites non-spécifiées (catégorie des stimulants).
A ce titre, un sportif contrôlé positif à cette substance encourt, outre le prononcé immédiat d’une suspension provisoire à titre conservatoire, une suspension d’une durée pouvant aller jusqu’à quatre ans.
Néanmoins, c’est sans compter sur la récente évolution des règles relatives à lutte contre le dopage.
En effet, la version 2021 du Code Mondial Antidopage a intégré une nouvelle catégorie de substances dites d’abus, « parce qu’elles donnent souvent lieu à des abus dans la société en dehors du contexte sportif ».
Le groupe consultatif d’experts sur la Liste des interdictions de l’Agence Mondiale Antidopage (AMA) a identifié les substances suivantes comme substances d’abus :
Cocaïne (S6 a – Stimulants non-spécifiés) ;
Méthylènedioxyméthamphétamine (MDMA/ »ecstasy ») (S6 b – Stimulants spécifiés) ;
Diamorphine (héroïne) (S7 – Narcotiques) ;
Tétrahydrocannabinol (THC) (S8 – Cannabinoïdes).
Selon les circonstances, les règles applicables sont assouplies en présence de ces substances.
En effet, lorsque la violation des règles antidopage implique une substance d’abus et que « le sportif peut établir que l’ingestion ou l’usage s’est produit hors compétition et sans rapport avec la performance sportive, la durée des mesures de suspension […] est de trois mois. Cette durée peut être ramenée à un mois si le sportif suit un traitement contre l’usage des substances d’abus approuvé par L’Agence française de lutte contre le dopage. » (Article L. 232-23-3-3 II du code du sport).
La définition du terme « en compétition » est la suivante :
« Période commençant à 23 h 59 la veille d’une compétition à laquelle le sportif doit participer et se terminant à la fin de cette compétition et du processus de prélèvement d’échantillons lié à cette compétition. […]. » (Note d’orientation de l’AMA).
En l’espèce, Oscar Jegou a démontré qu’il avait consommé une petite quantité de la substance en cause lors de sa pendaison de crémaillère, dans un contexte récréatif donc, deux jours avant le contrôle soit le 18 août 2023.
L’AFLD a en outre considéré que la concentration de la substance relevée dans l’échantillon (223 ng/mL) était compatible avec les explications apportées concernant l’origine de la présence de la substance dans l’organisme du sportif.
Oscar Jegou a ainsi bénéficié d’une réduction de la période de suspension de 4 ans à 3 mois.
En outre, dès la notification de son contrôle positif, il a immédiatement entrepris un traitement contre l’usage de cette substance, se traduisant par des consultations régulières auprès d’une professionnel de santé, traitement approuvé par l’AFLD.
En conséquence, le Secrétaire Général de l’AFLD a, dans le cadre de la procédure de composition administrative (préalable à la saisine de la Commission des sanctions de l’AFLD), proposé à Oscar Jegou une suspension d’une durée d’un mois, que ce dernier a acceptée.
Ayant été suspendu immédiatement à titre provisoire parallèlement à la notification de son contrôle positif (et mis à pied par son club), cette période de suspension d’un mois avait été intégralement purgée lorsque le Collège de l’AFLD a validé l’accord accepté par le sportif, le 24 novembre 2023.
Finalement, Oscar Jegou n’aura été sanctionné que de la plus courte durée prévue par la règlementation antidopage pour une telle substance.
Un avertissement presque sans frais et une sérieuse leçon pour ce rugbyman promis à une grande carrière professionnelle et internationale.
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